Crédit photo : Guillaume Leleu
Rencontre avec Guillaume Leleu, fondateur de la prestigieuse Maison THEODOR ! Entier, généreux, insolent, créatif et bavard, Guillaume Leleu est un personnage atypique, que nous avons un immense plaisir de vous présenter.
Guillaume Leleu, un “insolent parisien”
Qui êtes-vous ?
Un insolent parisien paraît-il ! (entendre par là probablement : un libre penseur, au caractère exécrable, à l’âme généreuse et amoureux de la vie). Et plus sérieusement un trentenaire, papa de 2 enfants, avec le Globe comme pied-à-terre et Paris comme aéroport de transit. Un passionné des cultures du monde, passées, présentes et de celles que l’on dessine aujourd’hui…et pour conclure un écrivain, un fou de thé ou un envouté si vous préférez !
Pouvez-vous nous parler du personnage de l’insolent parisien que vous vous êtes créé ?
Je ne l’ai pas créé. Ce sont mes clients à l’autre bout du monde qui m’appellent ainsi. En tant qu’ambassadeur de THEODOR, qui a cette chance, ce privilège, d’être vendu partout à l’autre bout du monde, je représente, paraît-il ce charme et ce caractère, cette parfaite image du français, voire pire du Parisien qu’ont les étrangers de nous. En quelques mots : prétentieux, mal-aimable, incapable de parler une autre langue que le français, égoïste, esthète, exubérant mais que l’on aime tant car galant, gourmand, aimant la vie, éduqué, et tellement plein de charme, ce que nous pouvons résumer à “simplement génial” (2ème degré) !
Et la question fut pour moi de savoir si j’assumai ou pas ce sobriquet, et après tout ?
(En confidence) Si j’avais eu à choisir, je me serai nommé comme je me considère, un “usurpateur de la vie”, mais je ne vous en dirai pas plus !
Racontez-nous votre parcours avant de fonder Maison THEODOR en 2002 ?
J’ai eu la chance d’avoir une vie extraordinaire, une vie de 80 ans à 20 ans avec tout ce que cela comporte dans un parcours de vie, et je ne m’en plains pas bien au contraire, mais je ne rentrerai pas dans les détails. Je suis ce que l’on appelle un parfait “autodidacte”, qui a commencé sa vie professionnelle par l’écriture et s’est noyé dans le thé.
Quand et d’où votre passion pour le thé est-elle née ? Comment êtes-vous venu au thé professionnellement ?
Du plaisir de la boisson et d’une rencontre. En tant que “nègre” dans l’écriture, j’écrivais les descriptifs, chaque année, du catalogue des thés d’un confrère et j’ai découvert le thé ainsi en goûtant chaque tasse de ce que je devais faire par mission. Et puis, comment ne pas recevoir ces thés, ces moments à soi, comme un privilège et s’y intéresser plus encore ? C’est un univers fabuleux, empreint de mille cultures, mille visages, mille façons, méthodes, controverses qui rendent ce produit unique.
J’ai reçu cette chance de croiser le chemin d’un homme qui a transformé cette passion en me transmettant un métier et de l’écriture sur le papier, je suis devenu le compositeur tant dans la sélection d’un jardin que dans une création parfumée et vous pouvez me croire, ce n’est que pur plaisir.
Crédit photo : Guillaume Leleu
Quelle est votre formation en matière de thé ? Y a-t-il un diplôme de Tea taster ?
Ma formation fut double car je l’ai souhaité ainsi. Il n’y a pas de parcours dicté, encadré par les règles d’un système politique, même si ce sont les années qui vous font, quelque part. Devenir Tea-taster, être reconnu par ses pairs est le fruit d’un assemblage un peu particulier, fait de savoir, de connaissances, de méthodes, de rencontres et de qualités propres à un œnologue, à un “nez” comme chez les parfumeurs…
On ne devient pas Tea-taster, on vous nomme, on vous honore de ce rôle, c’est la traduction d’une confiance que vous portent des plantations, des cueilleurs, des maîtres de thés, une reconnaissance plus d’usure que d’usage, car ne laissant pas la place au hasard, aux circonstances. Enfin, si je devais le résumer en quelques mots.
Si vous étiez un thé, quel serait-il ?
Un Yin Zhen, probablement. Ce thé blanc du Fujian (Chine), qu’il faut savoir infuser pendant de longues et de longues minutes avant d’en porter la liqueur à la bouche. J’aime cette notion qui “transpire” de ce bourgeon, à peine éclos, qui n’a pas été encore exposé au soleil, que l’on cueille avant qu’il s’ouvre, lorsqu’il est encore frais et rempli de sève, plein de vitamines, ultra riche en antioxydants et qui n’est produit qu’à une certaine altitude, à une certaine saison, à la reprise des récoltes…
C’est un thé immature et j’affectionne cette idée que je puisse l’être encore.
Crédit photo : THEODOR
Quelques-uns de vos thés préférés ?
Je vous ferai grâce de citer plusieurs de mes créations parfumées, vous trouveriez cela déplacé. Alors, je vous répondrai sur des natures : les thés verts Japonais tels que les “Yamato Kabuse”, les Wulongs, avec une préférence pour ceux de Taïwan tels que les Jades, les “Dong-ding”, mais j’aime aussi le corsé d’un thé du Kenya, le fumé d’un Souchong, les notes sucrées d’un Pu Er sauvage “élevé” au soleil, ou bien encore la délicate note d’un thé vert de Corée…
Pour vous, le thé en 3 mots, c’est quoi ?
Carpe Diem, Richesse & Sourire.
Quel est le moment où vous préférez boire votre thé ?
À chaque fois que l’on m’en sert une tasse à laquelle je ne m’attends pas !
J’aime cette idée, probablement fainéante, que l’on m’offre un thé. Il est toujours meilleur que quand je le prépare moi-même (sourires). C’est sûrement pour cette raison que j’aime tant dans mon métier les séances de “tasting” dans mon labo ou dans les plantations.
Crédit photo : Guillaume Leleu
Quel est votre objet de thé préféré ?
Une boîte de thé. Je trouve cela absolument magnifique, d’où qu’elles viennent. Et puis, plus que d’être un simple accessoire, elles sont l’écrin qui renferment les précieuses feuilles et permettent de les conserver au mieux de les protéger, d’y prendre soin.
Par ailleurs, il faut avouer, qu’à travers les époques, les maisons, les messages qui les ornent, nous avons cette chance d’avoir de magnifiques boîtes de thés autour de nous. C’est sûrement pour cette raison que j’ai autant pris de soin pour que celles de THEODOR soient presque uniques, à chaque exemplaire.
Je préfère emmener ma boîte de thé dans mon salon, lorsque j’ai un invité plutôt que de préparer mon thé, caché dans ma cuisine, cela permet de continuer la conversation, l’échange et fait partie du cadeau du moment présent.
Crédit photo : Sophie Mülhens pour Envouthé
Quel est votre ou vos salons de thé préféré ?
Un des premiers salons de thés THEODOR pour lequel j’ai une particulière affection car on y déjeune “sur le pouce” très bien et que la maîtresse de maison est une femme adorable, entourée d’une famille délicieuse. Le hasard a fait que cette maison a fait le choix de travailler nos thés et c’est un privilège pour moi. Il s’agit du Salon Picorette à Granville dans la Manche. On a cette chance en France de trouver de merveilleux salons de thés où que l’on aille et pas seulement à Paris.
Crédit photo : Picorette – THEODOR Granville
Mais si je devais en citer un parisien, pour le coup, je citerais un petit salon sur l’île St Louis, qui ne distribue d’ailleurs pas de THEODOR du tout, mais où vous aurez le plaisir de déguster un thé parmi les 3 et uniques Wulong qui sont proposés à la carte, tout en étant reçu comme un Prince. Il s’agit de Fu de Cha, quai de l’horloge au 29, Paris 1er, de mémoire, et que je vous conseille.
Crédit photo : Guillaume Leleu
Qu’avez-vous envie de dire aux amateurs de thé ? Et à ceux qui découvrent les plaisirs du thé ?
Attention, ne tombez pas amoureux de cette boisson, car vous n’iriez que sur la voie du sourire… et vous oublierez toute tristesse.
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