Chaque dimanche de Pâques, lui et moi, on a notre petit rituel.
Qui a dit qu’on était trop grands pour la chasse aux œufs ? Nous avons décidé, chaque dimanche de Pâques, d’organiser notre propre chasse aux œufs en appartement. Je lui planque les siens dans le salon, lui cache les miens dans la chambre.
Crédits photos : Colin Cowie Weddings & Kara’s Party Ideas
L’année dernière, on s’était un peu disputés. Il ne m’avait offert que des œuvres d’art chocolatières, extra noires, 70% de cacao, quand je lui avais planqué une tonne de rochers de l’ambassadeur sous les coussins du canapé. Je n’aime pas le chocolat noir, lui ne comprend pas le plaisir que je peux trouver dans mes chocolats à papiers brillants. Mes délices régressifs et les souvenirs d’enfance qui y sont associés lui passent totalement au-dessus de la tête, tout comme la merveilleuse amertume de grand cru chocolatée me laisse de marbre. Au final, j’avais mangé les chocolats que je lui avais offerts, et lui ceux qu’il m’avait choisis.
Crédits photos : My Kugelhopf, Gourmet gift baskets & Guy Sports
Je n’ai pas voulu que la déception se reproduise cette année. J’avais envie de lui faire plaisir. Alors je suis allée chez le meilleur chocolatier de la ville, celui qui a dû être orfèvre et alchimiste dans une autre vie et j’ai fait une sélection pour que cette chasse aux œufs soit aussi amusante que quand il était petit.
J’ouvre la porte du salon, et j’appelle :
– C’est bon ! Tu peux venir.”
Monsieur arrive, d’abord méfiant. Puis il voit, trônant sur la table, l’œuf en chocolat noir incrusté d’éclats d’amandes et de pistaches caramélisés : tellement beau qu’on dirait un œuf de Fabergé. Son regard s’allume, il me demande :
– T’as craqué ?” Je lève un sourcil et susurre, séductrice :
– Il y en a d’autres…”
Je vois mon chéri devenir fou comme on peut l’être quand les cloches sont passées et qu’on a six ans.
Crédits photos : StoneGable & allthingsshabbyandbeautiful
Il retourne les coussins du canapé et trouve les petites poules rousses fourrées pralinés avec un cri de joie. Derrière les rideaux je l’entends lâcher un «ROOOOOO LALA !» Ce doit être le poisson ou le homard. Ils étaient tous les deux tellement bien dessinés et brillants que je n’ai pas réussi à faire de choix. Il court partout, ses yeux pétillent. Il ricane en regardant dans le meuble télé, d’où il sort, comme un trophée, le pot de pâte à tartiner chocolat, nougatine, morceaux de crêpes dentelles. Il entasse ses trésors sur la table et les contemple avec gourmandise. Il se tourne vers moi.
– J’ai tout trouvé ?
– Oui.
– Il y en a trop.
– Je sais.” Il me prend dans ses bras.
– T’es folle !” Puis, comme le disent les petits enfants quand ils sont contents “Merciiiiiiiiii.” Il rit à nouveau “À toi maintenant.”
Je retiens un soupir. Je sais qu’il m’a acheté exactement le même genre de choses et qu’on va effectivement crouler sous le stock. Il me pousse dans le couloir. Qu’est-ce que c’est que ces trucs de couleurs par terre ? Comme les cailloux du Petit Poucet, je ramasse un, deux, trois, quatre…cacahuètes enrobées de chocolat !
Je suis la piste sucrée jusqu’à la chambre. C’est à moi de pousser des cris de souris. Près de la fenêtre, il y a, empilées comme des bûches, des barres de triangulaires géantes ! Je ne résiste pas et sans le moindre respect pour le lit fait et la chambre bien rangée, je retourne tout. Je découvre les œufs dans leurs papiers multicolores dans le tiroir à chaussettes, les lapins en costumes brillants derrière le réveil, des mini-barres de chocolats de tous les genres sous l’oreiller. Je trépigne, je saute, j’entasse mes trouvailles et finalement, je brandis l’œuf géant au-dessus de ma tête.
– Tu voudras que je te monte la surprise ?” demande-t-il goguenard.
– Je m’en fous de la surprise, ce que je veux c’est le chocolat !”
Quand je pense que petite, c’était l’inverse. Aujourd’hui, ces confiseries-là ont le goût des vacances et des week-end en famille. Je vais le laisser fondre sur ma langue pour être certaine d’en profiter à fond. Je le repose sur le lit, avec le reste de mon butin.
– T’es fou.” lui dis-je.
– Je sais.
– Il y en a trop.
– Et encore, tu n’as pas tout trouvé…”
Je lui lance un coup d’œil inquisiteur. Il ne plaisante pas. Je me remets en chasse, quand je trouve enfin, déposé dans mes chaussures, une Box Envouthé avec pour thème : le chocolat ! Je me dis, joyeuse, que ce cadeau-là, nous allons le partager. Mais avant ça, je lui saute dans les bras en criant un long “Merciiiiiii !” comme quand j’avais six ans.
À Pâques, il en faut pour tous les goûts, l’important, c’est le plaisir !
Crédits photos : Indulgy & Women Health Mag
Joyeuses Pâques à tous les Envouthés !
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