à l'heure du thé

Aux origines du Brunch

11 février 2014

Février sera placé sous le signe du Brunch ! Mais qu’est ce que c’est que cet anglicisme ?
Brunch est un mot valise qui fusionne « Breakfast » et « Lunch ». À savoir petit-déjeuner et déjeuner, ce qui, dans la langue de Molière, validé par l’Académie française donne… Grand petit déjeuner.
Sans blague.
On va donc s’en tenir à Brunch.

Le bal de l'opéra, Eugène Charles François Guérard, XIXe siècle

Crédit photo : Le bal de l’opéra, Eugène Charles François Guérard, XIXe siècle

Le Brunch : une nécessité

Le Brunch a été inventé au début du XXème siècle, par de jeunes gens anglais fortunés qui faisaient la fête jusqu’à pas d’heure le samedi soir et qui avaient beaucoup, mais alors beaucoup de mal à se lever pour le petit-déjeuner vers huit heure du matin, le dimanche.

Personnellement, j’assimile un lever aussi précoce à de la torture.

Ensuite, si jamais nos amis fêtards osaient commettre le crime de sauter le traditionnel « breakfast », ils devaient faire face au déjeuner d’après la messe (ou la chasse matinale suivant les familles).

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Crédit photo : Le Dernier banquet des Girondins, Félix Philippoteaux, vers 1850

Nous savons tous à quoi peut ressembler un déjeuner dominical de nos jours. Un rôti de porc, de la langue de bœuf, un pot au feu, un gigot d’agneau, de la sauce, beaucoup, du gras, en quantité, des patates et des haricots verts (pour les légumes quand même) . Je vous laisse imaginer ce que pouvait être un dimanche midi dans l’Angleterre de 1900.

Voilà.

Pour quelqu’un qui a peu dormi (et peut être aussi un petit peu bu…) c’est tout simplement une vision d’horreur.

Anatomie du Brunch

Il fallait donc créer, en urgence, un nouveau repas, pour tous ces malheureux dont on ne respectait ni le sommeil, ni l’estomac. Guy Beringuer a donc publié en 1895 un article dans le Hunter’s weekly intitulé « Brunch : A plea ». Qui peut être traduit, un peu sauvagement, par « le Brunch : par pitié ! ».

Un délicieux et copieux brunch

Crédit photo : Silencio

Il s’agissait de proposer à partir de onze heure du matin jusque vers quinze heures un ensemble de plats mêlant l’éveil sans violence du palais d’un petit déjeuner (du thé, du café, des tartines, des pâtisseries, des fruits, des pancakes…) et des éléments d’un déjeuner léger, parce que passer sa nuit à faire la fête, ça creuse. On ajouta donc de la charcuterie, des omelettes, des salades, des soupes, des fruits de mer et des plats de légumes.
Certains petits malins qui estimaient que la fête ne devait jamais s’arrêter prirent l’habitude d’avoir au Brunch quelques cocktails à base de jus frais, soit-disant bons pour la santé. Le Bloody Mary (Jus de tomate, vodka) le Bellini (Nectar de pêche et Proseco) et le Mimosa (Jus d’orange, Champagne). Ben voyons !

L’essayer, c’est l’adopter

L’idée n’était pas si mauvaise, car le mot de « Brunch » entra dans le dictionnaire d’Oxford l’année suivante. Ce nouveau repas gagna rapidement en popularité et franchit l’Atlantique, mais ne s’installa véritablement là-bas qu’après la Seconde Guerre mondiale. À cette époque, les églises se vidèrent le dimanche matin, et les restaurants proposant le Brunch connurent le succès.

Il fallut attendre les années 80 pour voir le Brunch arriver en France. Aujourd’hui, si nous n’en avons pas forcément une pratique assidue, nous le connaissons tous.
Le Brunch est le délicieux synonyme de grasses matinées, de gourmandises dévorées avec avidité, de paresse, de plaisirs partagés, d’envie de sucré-salé…

Alors chers Envouthés, voulez-vous bruncher ?

En bref :

1895 : Guy Beringuer écrit “Brunch : a plea” en réclamant la création d’un nouveau repas
1896 : Le mot ” Brunch “ entre dans le dictionnaire d’Oxford
1945 : le Brunch se popularise aux États-Unis
1980 : Le Brunch débarque en France
2014 : Envouthé présente une box dédiée aux plaisirs du Brunch

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