le thé en inde

La production du thé en Inde

3 mars 2015

Quelques données chiffrées

Commençons par quelques chiffres, pour avoir une bonne idée des proportions !
Le thé est l’une des matières premières majeures de l’Inde. Elle est destinée à 80% à la consommation nationale, car elle entre notamment dans la préparation du chaï, la boisson nationale. À Calcutta, la capitale, c’est 2 à 3 tasses de chaï par jour que boivent les Indiens ! L’Inde est ainsi le second pays producteur de thé au monde, derrière la Chine.


Chiffres de la production de thé en Inde


Types de productions

Bien que l’Inde ait cherché à produire du thé vert, elle ne produit quasi exclusivement que du thé noir, que l’on distingue en deux grandes catégories : les thés d’origine, manufacturés de façon orthodoxe, et les thés noirs façon CTC.

La méthode orthodoxe

Dans la méthode orthodoxe, tout le processus, de la cueillette au conditionnement, est réalisé à la main et les feuilles sont conservées entières et traitées avec soin. Les thés qui en sont issus sont donc de meilleure qualité, et on le reconnaît à la diversité d’apparence des feuilles séchées. Plus rares et plus coûteux, ces thés sont vendus en Inde dans des boutiques spécialisées plutôt que sur les marchés ou au supermarché. La région produisant le plus de thé par cette méthode est Darjeeling, mais l’on peut également trouver des thés du Sikkim.

La méthode CTC

À l’inverse, dans la méthode CTC, la mécanisation permet de raccourcir le temps de manufacture. Le thé est passé à la machine écraseuse-déchireuse-tortilleuse: cut, tear, curl en anglais, d’où le sigle CTC. Cette méthode donne des feuilles toutes identiques en taille, ainsi qu’un résidu de feuilles hachées très fines appelé “poussière de thé” ou dust en anglais, que l’on retrouve dans les thés les moins chers.



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Crédit photo : Gavin Gough


Géographie : les régions productrices

La région d’Assam

La moitié des thés indiens provient de la région d’Assam. Cette zone de l’Inde est divisée entre jardins de plusieurs centaines d’hectares et petites fermes autonomes, qui se comptent quant à elles par dizaine de milliers. La récolte la plus recherchée est celle de l’été. Le thé est produit à partir de la variété de théier autochtone, camellia sinensis assamica, moins résistante mais plus productrice que sa cousine chinoise.

La région de Darjeeling

La région de Darjeeling produit le thé éponyme, aussi appelé “Champagne du thé”. Il est recueilli au cours de quatre récoltes au fil des saisons, les plus prestigieuses ayant lieu au printemps et en été. Le Darjeeling est produit majoritairement à partir de la variété de théier originaire de Chine : camellia sinensis sinensis, apportée en Inde par l’espion Écossais Robert Fortune. C’est l’association de cette variété de théier et du terroir de cette région d’altitude qui rend ce thé unique et précieux. Ce thé à haute valeur ajoutée est d’ailleurs majoritairement dédié à l’export et, comme tous les produits de luxe, subit la contrefaçon… Ainsi, trois-quarts du Darjeeling vendu chaque année serait faux ! Pour garantir l’origine des thés de cette région, l’Indication Géographique Protégée Darjeeling a donc été créée en 1983 par le Tea Board of India et reconnue en 2011 par l’Union Européenne.

La région de Nilgiri

La région de Nilgiri, deuxième région productrice de l’Inde, produit essentiellement des thés via la méthode CTC. Le thé issu de ces productions est majoritairement destiné aux grandes marques industrielles et à la consommation nationale. On le retrouve ainsi notamment dans le fameux masala chai.


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Source chiffres 2013 : International Tea Committee


Bibliographie : Voyages aux Sources du thé de Catherine Bourzat et Laurence Mouton

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