L’Histoire du thé en Turquie
Jusqu’à la fin du XIXe siècle, l’Empire Ottoman était consommateur de thé, mais lui préférait le café, importé du Yémen qu’il possédait partiellement. Après la chute de l’Empire Ottoman, le premier président de la Turquie, Kemal Atatürk est soucieux de conserver l’autonomie de son pays. Or, contrairement au café, le thé peut pousser en Turquie : un basculement s’effectue donc entre la consommation de ces deux produits, le thé prenant l’ascendant. En 2004, la Turquie était proportionnellement le plus gros consommateur de thé au monde, avec 2,5 kg de thé consommé par personne et par an !
Crédit photo : The House Café
La consommation de thé en Turquie
Un thé noir produit localement, sur les rives de la Mer Noire et en particulier dans la région de Rize. À la maison, le thé est en permanence près du feu, on l’allonge d’eau chaude au moment de le servir. C’est une pratique ancrée dans la tradition, à telle point qu’une mère, avant de marier son fils, vérifiera que sa bru sait correctement préparer le thé !
Anecdote
Le thé est si nécessaire au travail que chaque entreprise a son çayci, son “homme à thé” qui prépare et sert le thé toute la journée. On en croise dans les rues, leurs plateaux à trois chaînes chargés de verres fumants.
Tout bon commerçant turc a toujours un thé au chaud, dont il propose une tasse pour retenir les acheteurs potentiels. Cependant, le thé traditionnel turc, très fort, n’était pas au goût des touristes. Un occidental qui déambule dans les rues d’Istanbul se verra donc servir un thé à la pomme, préparé avec un sachet au parfum souvent chimique, jugé plus correspondant aux papilles non-turques !
Crédit photo : Bsmethers
Accompagner le thé en Turquie
Le thé est bu accompagné de pain, comme le simit au sésame, de fromage, d’olives et de crudités, ainsi que de préparations salées comme les börek, des feuilletés au fromage et aux épinards.
Crédit photo : Foolproof living
Matériel pour servir le thé
Un samovar ou bien deux théières superposées : la première contient l’eau chaude, et la seconde, sur le dessus, le thé. Le verre, en forme de tulipe, est servi posé sur une soucoupe en porcelaine, avec deux morceaux de sucre et une cuillère. À l’est de la Turquie, au lieu de sucrer directement le thé, le cube de sucre est placé entre la langue et la joue, et le thé est aspiré au travers.
Où boire du thé en Turquie ?
Les salons de thé, çayhane, sont réservés aux hommes qui s’y retrouvent pour discuter des dernières nouvelles et jouer au trictrac. Les femmes, elles, se réunissent dans l’après-midi les unes chez les autres, autour d’un verre de thé accompagné de pâtisseries ou de borëk.
Crédit photo : Jacqueline
Sources :
– Maït Foulkes, Jacques Boulay, Délices du thé, Plume, Flammarion, Paris 2001
– La route du thé
– Wikipédia
– Turkish Cultural Foundation
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