Histoire du thé en Tunisie
Les Tunisiens découvrent le thé plus tardivement que les Marocains. En effet, pendant la période ottomane, les Turcs introduisent à Tunis le café, qui entre dans les usages quotidiens, tandis que le thé demeure un objet de curiosité. En 1766, lorsqu’un consul britannique offre du thé et du sucre au souverain, le thé devient à la mode parmi les classes supérieures, et ce pendant tout le XIXème siècle.
Tout change pendant la guerre italo-turque de 1911-1912. En effet, le thé dit rouge avait été adopté en Libye par la population remplaçant en partie le café. C’est de là que le thé arrive en Tunisie.
Quels thés boivent les tunisiens ?
Les Tunisiens boivent du thé vert et du thé dit rouge.
- Ce dernier, tei ahmar, est en fait un thé noir corsé très sucré que l’on parfume d’un trait d’eau de géranium, aâtrichiya, au moment du service.
- Quant au thé vert, tei akhdar, il est infusé moins longtemps et avec quelques feuilles de menthe, fraîches ou séchées selon la saison. Traditionnellement, il est versé sur des pignons de pin, voire des amandes ou des cacahuètes grillées.
Le thé tunisien / Crédit photo : Nancy Neil
Anecdote
Le thé “rouge” est aussi surnommé “thé des maçons”, car ceux-ci ont l’habitude de toujours garder un thé au chaud lorsqu’ils travaillent. Quant au thé vert, s’il est très sucré, les pignons de pin qui l’agrémentent flotteront ! Un hôte attentionné proposera deux théières, une de chaque thé.
Accompagnement
Bu après le déjeuner et le dîner, le thé se sert également accompagné de biscuits, de petits fours à la française ou de pâtisseries tunisiennes.
Matériel
La théière est en inox ou en métal gravé. Les verres à anse et la soucoupe, assortis, sont ornés de dorures.
Lieu
Les Tunisiens s’attablent volontiers au café pour siroter un thé. Le thé “rouge” est laissé à chauffer dans une théière en inox posée sur un réchaud à gaz ou sur un brasero.
Le café des Délices à Sidi Bou Said / Crédit photo : Samah Asfour
Sources :
– Thé en Tunisie
– Maït Foulkes, Jacques Boulay, Délices du thé, Plume, Flammarion, Paris 2001
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